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Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

Les 13 Attributs de misericorde


                                Le veau d'or - Nicolas Poussin




                                Les 13 attributs de miséricorde 

Après la faute du veau d'or, Dieu veut exterminer Israël, mais Moïse intercédera auprès de Dieu qui retiendra Sa colère.
Par ce pardon, Il révélera à son prophète les 13 attributs de misericorde qui soulignent le Pardon Divin

Exode chapitre 34 
5- L'Éternel descendit dans la nuée, s'arrêta là, près de lui et proclama nominativement l'Éternel.
6- La Divinité passa devant lui et proclama : "ADONAÏ est l’Etre éternel, tout puissant, clément, miséricordieux, tardif à la colère, plein de bienveillance et d'équité;
7- il conserve sa faveur à la millième génération; il supporte le crime, la rébellion, la faute, mais il ne les absout point : il poursuit le méfait des pères sur les enfants, sur les petits-enfants, jusqu'à la troisième et à la quatrième descendance."
8- Aussitôt Moïse s'inclina jusqu'à terre et se prosterna.

Abraham ibn Ezra (1089 – 1164) – commentaire court 

Et je te dis en langage bref, si nous suivons la tradition des 13 attributs de miséricorde (car certains maîtres pensaient qu'il y en avait 11 ou 10) alors

le premier attribut est le nom de "l'Eternel". … Car parfois le tétragramme désigne l'essence divine [Dieu en Lui-même] et parfois un attribut [Dieu en relation avec le monde]. … 
le 2ème attribut est "tout puissant", 
le 3ème clément, 
le 4ème miséricordieux, 
le 5ème tardif à la colère, 
le 6ème plein de bienveillance, 
le 7ème équité, 
le 8ème Il conserve sa faveur à la millième génération, 
les 9ème, 10ème et 11ème Il supporte le crime, la rébellion, la faute. 
le 12ème Il pardonne, et ne pardonne pas [en fonction du jugement], 
le13ème Il se souvient de la faute des pères [en circonstances atténuantes pour les enfants].
akadem

                                 Jeux de Miroirs
                                 Daniel Gotlieb



Sans entrer dans des considérations théologiques, on doit savoir que les adjectifs attribués à Dieu ne sont que des homonymes, des adjectifs qui peuvent être attribués aux hommes (Maïmonide, Guide des Égarés). Il n’en reste pas moins que si la Bible a pris la peine de décrire des comportements de Dieu et de les qualifier, c’est seulement pour que les hommes s’en inspirent, c’est-à-dire pour que nous les imitions.
Plusieurs versets bibliques demandent, en effet, que l’on que l’on s’attache à Dieu, que l’on «se colle” à Lui ou qu’on Le suive :
“Marchez derrière l’Eternel votre Dieu …” (Deutéronome 13:5).
“Et vous, qui vous êtes attachés à l’Éternel, votre Dieu, vous êtes aujourd’hui tous vivants” (Deut. 4:4)
.“Ceci est mon Dieu, et je veux lui rendre hommage” (Exode15:2 selon la traduction du Rabbinat).
En fait, ce verset est difficile à traduire. Abba Chaoul le comprend comme si le verbe qu’il comporte (ve-annevéhou) pouvait donner lieu à une interprétation qui comporte une notion de parallélisme et il l’interprète en disant Sois semblable à Lui : de la même façon qu’Il est clément et patient, sache faire preuve de patience et de tolérance ” (Shabath 133 b).
Or la Bible nous apprend que “Dieu est un feu dévorant” ? (Deut. 4:24). Et, par conséquent, il est impossible de prendre à la lettre ces prescriptions qui nous demandent de “nous attacher ” à Dieu. C’est la raison pour laquelle les sages les interprètent tous en disant qu’il faut vivre “à l’imitation de Dieu”.
C’est ainsi que Rabbi Hama bar Hanina (Sota 14 a) nous propose de comprendre un certain nombre de récits bibliques :
  • De la même façon que la Bible nous dit de Dieu qu’Il a donné des vêtements à des hommes qui n’en avaient pas (Genèse 3), nous devons donner des vêtements à ceux qui n’ont pas les moyens de s’habiller ;
  • de la même façon que la Bible nous dit de Dieu qu’Il a rendu visite à quelqu’un qui souffrait (Gen. 18:1), nous devons rendre visite aux malades ;
  • de la même façon que la Bible nous dit de Dieu qu’Il a procédé à une inhumation (Deut. 36:6), nous devons rendre les derniers devoirs aux défunts.
Ainsi, en son début, en son milieu et en sa fin, la Torah nous décrit les gestes de générosité et de solidarité accomplis par Dieu - envers Adam et Eve, en les habillant, envers Abraham souffrant après la circoncision, et envers Moïse en procédant à son inhumation. Le Talmud résume cette constatation en disant que le dévouement et la générosité traversent la Torah comme un fil conducteur et que, à l’instar de Dieu, nous devons vêtir ceux qui sont nus, rendre visite aux malades et rendre les derniers devoirs aux morts.
De la même façon, en évoquant les attributs de Dieu qui L’ont conduit à faire preuve de clémence envers Israël, nous devons décider de faire des efforts pour nous montrer patients, longanimes, tolérants envers nos semblables.
Il va de soi que si nous décidons d’amender nos voies, c’est à dire si nous faisonsTechouva, nous mériterons d’être pardonnés pour nos errements passés. Telle était la réponse de Dieu à Moïse : “Suivez le programme qui vous est ici proposé et vous serez pardonnés.
Si l’homme vit ainsi à l’imitation de Dieu - l’homme n’a-t-il pas été créé à l’image de Dieu ? -, on peut ajouter que le jeu de miroirs évoqué ici peut avoir des prolongements :
“Dieu est ton ombre …”, dit le Psalmiste (Psaume 121:5).
L’ombre suit les mouvements de celui qui la suscite, ainsi peut-on dire que Dieu s’inspire du comportement de Ses créatures : si nous faisons preuve de clémence envers nos semblables et si nous ne nous montrons pas trop susceptibles, nous pouvons espérer que Dieu nous imitera et sera clément et généreux à notre égard.
Dans une très belle prière (Siddour Beth Yaacov, Soulam Beth-El, p. 15), nous demandons à Dieu :
“Que ce soit de Ta volonté de faire en sorte que je puisse contrôler les impulsions de mon cœur … et que je ne me mette pas en colère afin de ne pas provoquer que Tu sois en colère”.
Dans la même perspective, la Torah nous demande :
“Tu aimeras l’Eternel ton Dieu, de tout ton coeur….” (Deut. 6: 5).
“La Torah exige l’adhésion du coeur” (Sanhédrin 106 b)

Ce principe talmudique a pu être exacerbé à l’extrême et interprété comme si on pouvait être juif de coeur en négligeant de traduire l’amour que l’on porte à Dieu dans les gestes concrets de l’application de Ses commandements.
Dieu est ton ombre : cela signifie que Dieu se comporte à mon égard de la manière dont je me comporte vis-à-vis de Lui : si nous nous contentons de l’aimer dans notre coeur, nous risquons de voir Dieu devenir un “Dieu d’amour” qui aime Ses créatures sans leur prodiguer les marques concrètes de Sa bienveillance que nous ne cessons de solliciter dans nos prières.
Sans qu’il soit nécessaire de passer par le biais de commentaires ou d’interprétations, on trouve cette idée formulée explicitement dans le texte biblique :
“[Dieu veut] savoir ce qu’il y a dans ton coeur : si tu observes Ses commandements ou pas”. (Deut. 8:2) :
l’amour de Dieu dans son coeur se prouve par l’accomplissement de Ses commandements.
La récitation des attributs de Dieu dans la liturgie de la période des Selihoth et de Yom Kippour ne doit donc pas se limiter à une lecture machinale, strictement rituelle : elle doit nous inviter à remettre en cause notre façon d’être, à décider de n’agir qu’avec la volonté de bien faire et de faire le bien pour donner à Dieu des arguments pour qu’Il ne se comporte envers nous qu’avec faveur.
Même si le texte biblique nous parle de Dieu, nous ne devons pas avoir la prétention de croire que nous pouvons Le connaître ou Le comprendre. La Bible nous enseigne ce que nous, nous devons faire pour répondre à l’attente de Celui qui nous a créés à Son image. dgottlieb


         Tableau des 13 Attributs    netiv-david




  1. יהוה    1  – Éternel
 Comme chacun le sait, la torah nomme D.ieu par plusieurs noms, chacun représentant une facette du Divin.
Dans le cas ci-présent le tétragramme est utilisé. La première fois que nous trouvons cette appellation dans la bible c’est après la création (durant la création l’appellation « elokim » est utilisée). Rachi dans son commentaire de Bereshit explique :
 

« L’intention première de Dieu avait été de créer le monde selon l’attribut de justice, (Elokim étant le nom de Dieu lorsqu’Il exerce la justice), mais Il s’est rendu compte qu’il ne subsisterait pas. Aussi a-t-Il fait passer au premier plan l’attribut de miséricorde (l’Éternel étant le nom de Dieu lorsqu’Il agit avec miséricorde) et l’a-t-il associé à celui de la justice. C’est ainsi qu’il est écrit : « le jour où Eternel-Elokim fit terre et cieux » (Berèchith 1, 1).
 

L’appellation Éternel (Adochem) est donc bien l’appellation se référant a D.ieu exerçant la miséricorde !
Nous remarquons que Moise répète 2 fois « Éternel ».
 

Nos sages nous enseignent que le premier Adochem fait référence à l’homme avant la faute. L’homme a de mauvaises pensées, des mauvais penchants qui vont l’emmener à la faute, mais malgré cela D.ieu est miséricordieux avant le péché il ne tient pas en compte des crimes qui seront commis dans le futur ni les pensées immorales qui ont conduit au péché.  
 

  1. יהוה    2 – Éternel
 Le deuxième Adochem fait référence à D.ieu envers l’homme qui a fait techouva  après la faute.
Si une personne fait une techouva sincère et regrette réellement son acte D.ieu redevient exactement le même qu il était envers l’homme avant la faute (c'est-à-dire le D.ieu miséricordieux).
On voit ici une qualité strictement divine, aucun homme ne peut prétendre rester exactement le même envers autrui après que celui-ci se soit excusé, une trace même infime de rencoeur reste toujours. 

  1. אל    3 – D.ieu
Raphael Shimshon Hirsh explique :
« El – comme source première de toute force, comme origine de tout mouvement, dispensant et manifestant la force ».
El se rapporte donc a la toute puissance divine qu il met au service de ses qualités d’amour (רחום וחנון).  
  1. רחום    4  – Miséricordieux
 Dans ce 4eme attribut nous invoquons implicitement la miséricorde de D.ieu.
 

Je voudrais mettre en relief la différence existante entre « midat arahamim » (terme hébraïque) et miséricorde (mot français correspondant).
Tout d’abord d’un point de vu strictement étymologique nous retrouvons dans le terme français la notion de misère, un des synonymes données a miséricorde est bien la pitié  miséricorde est donc associe a la compassion pour la misère d'autrui.
Or en hébreu, RaHaMim a la même racine que ReHeM (l’utérus) qui est l’organe qui donne la vie. Or le don de la vie dans la tradition juive est l acte même de hessed(générosité, bonté). Il y a donc dans la racine de rahamim une idée de bonté.
A la fin de sa première lecture talmudique E.Levinas définit cette notion de rahamim :
    « Mais justice stricte, même flanque de bonté gratuite et d’humilité, ne suffit pas à être un Juif. Il faut que la justice elle-même soit déjà mêlée de bonté – et c’est ce mélange que désigne le mot Rahamim que nous avons mal traduit par pitiéIl s’agit de cette forme spéciale de pitié qui va vers celui qui subit les rigueurs de la loi. »
    (Quatre Lecture Talmudique. E.Levinas)  
Rahamim c’est donc savoir « connaître la pitié et être capable d’actes gratuits » au moment du jugement.
 

  1. וחנון      5– et gracieux
 Le mot « HaNoun » est proche de « HiNam » en hébreux (la gratuité) : D.ieu attribue sa grâce gratuitement sans aucune contre partie de mérite personnel.  
 

  1. ארך אפים   6 – longanime (littéralement : long a la colère)
 Rachi explique « il garde longtemps sa colère et ne se hâte pas pour punir, peut être fera t’il pénitence ».
On voit ici une forme très particulière de miséricorde, D.ieu nous laisse une chance ou plutôt nous laisse du temps pour regretter nos actes et ainsi de faire techouva. 
 

  1. רב חסד  7   – plein de grâce
L’école de Hillel enseigne: lors du jugement si nos mérites sont a égalité avec nos péchés, D.ieu fait pencher la balance en faveur de nos mérites (מטה כלפי חסד).
 

  1. ואמת     8 – et d’équité
 Même la justice a des facettes de bonté Divine. En créant la notion d’équité, le châtiment mais surtout la récompense existent. Dans un certain sens, grace à la notion d’équité D.ieu peut récompenser.
Rachi va bien dans ce sens en commentant : « Pour bien récompenser ceux qui accomplissent sa volonté  ».
 

  1. נצר חסד לאלפים  9   – conserve ça grâce des milliers de générations
 Rachi note des milliers de générations (le mot millier est au pluriel en hébreu) veux dire au minimum 2000 générations (2000 x 20ans chaque génération = 40 000 ans au minimum). Cette durée est quasiment éternelle.
 

L’attribut mis en accent est connu sous le nom de זכות אבות (mérite de nos pères), c’est à dire nous bénéficions des vertus de nos ancêtres jusqu’a aujourd’hui et la récompense de leurs actes est redistribuée durant des milliers de générations.
 

Il est intéressant de noter que le contraire, c'est-à-dire les péchés de nos ancêtres ne sont maintenus que durant 3 à 4 générations (suite du verset)
 

  1. נשא עון     10– supporte la faute
 Supporte - « Déclarer que l’éternel supporte nos fautes sous-entend qu’il peut renoncer a les punir ; mais ne signifie pas qu’il les efface et absout. »Le terme « supporte » se rapporte aux types de péchés énumérés.
Dans ce premier cas le terme « Avon » correspond au type de fautes commises avec préméditation.

 

  1.   ופשע    11  – (supporte )rebellion
 D.ieu supporte aussi les «pecha » fautes commises par rebellion envers lui.
 

  1. וחטאה    12  – (supporte) le péché
 D.ieu support les « hataa » fautes commises par légèreté ou inadvertance.
   
  1. ונקה    13  – innocente (qui nettoie)
 Pour celui qui a fait techouva et uniquement pour celui-ci D.ieu nettoie, efface et l’innocente de sa faute.
Dans la suite du passouk (phrase) de la torah il est écrit « il ne n’innocentera pas » faisant référence a ceux qui ne font pas techouva.
La techouva est donc un acte indispensable de chacun d’entre nous pour obtenir la grâce divine. 

David Sabbah
 

1 commentaire:

Unknown a dit…

Je ne sais pas si votre blog est toujours d'actualité je suis tombé dessus en faisant des recherches sur les 13 attributs de D.ieu et je tenais a vous remercier !

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