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AVERTISSEMENT

Amis lecteurs
Je ne fais ce Blog que pour vous faire decouvrir les tresors du Judaisme
Aussi malgre le soin que j'apporte pour mettre le nom de l'auteur et la reference des illustrations sur tous ces textes , il se pourrait que ce soit insuffisant
Je prie donc les auteurs de me le faire savoir et le cas echeant j'enleverais immediatement tous leurs textes
Mon but etant de les faire connaitre uniquement pour la gloire de leurs Auteurs

Loi ecrite Loi orale


                   Rembrandt : Moïse montrant les tables de la Loi
                                             
                                                 
                                              Deux torot
                                        Loi écrite et loi orale


Le récit ci-dessous tiré du traité Chabbat, nous montre que dès l’époque de Hillel et Chammaï, les sages
considèrent qu’il existe deux torot : la Tora chebikhtav, loi écrite et son explication la Tora chebealpe, la loi orale. Elles sont indissociables. Pour se convertir et donc devenir juif, il faut étudier les deux.

Talmud de Babylone, Traité Chabbat 31a
Un non juif est venu voir Chammaï et lui a demandé : « combien avez-vous de lois ? ». Il lui a répondu : « nous en avons deux, une loi écrite et un loi orale ». Le non juif lui dit : « en ce qui concerne la loi écrite, j’ai confiance en toi, mais en ce qui concerne la loi orale, je n’ai pas confiance en toi ; rend-moi juif et enseigne moi la loi écrite ».
Chammaï se fâcha et le renvoya.
Il vint alors chez Hillel qui le rendit juif. Le premier jour, Hillel lui enseigna l’alphabet : « aleph, beit, guimel, […] ». Le lendemain, il lui épela les lettres en sens contraire. Le non juif lui dit : « mais hier, tu me les as épelées dans l’autre sens ! ». Hillel lui dit : « ainsi donc tu t’appuies sur moi pour l’alphabet ; appuies-toi aussi sur moi pour la loi orale ».


                           Une vision d’avance
                   Des évolutions connues dès l’origine


Le récit ci-dessous tiré du traité Meguila, nous apprend que toutes les innovations des sages comme par exemple l’obligation de lire le rouleau d’Esther lors de la fête de Pourim étaient connues de Moïse au Sinaï
lors de la révélation.

Talmud de Babylone, Traité Meguila 19b
Rabbi Yohanan a dit : que signifie le texte « et l’Eternel m’a donné les deux tables de pierre écrites du doigt de Dieu et sur elles était inscrit comme tout ce que l’Eternel vous a dit dans la montagne du milieu du feu (Deutéronome 9 :10). Cela nous enseigne que Dieu a révélé à Moïse les dikdouke, prescriptions de la torah, les dikdoukeï, précisions des scribes (les docteurs de la loi) et ce que les scribes décréteraient de nouveau dans l’avenir, par exemple la lecture du rouleau de la fête de Pourim.


                          Plusieurs "Torah" pour Israël


Le Midrach s’appuyant sur la forme plurielle du mot Torah justifie par là l’existence de deux traditions: l’une orale, l’autre écrite.
Pour Rabbi Aquiba cela signifie que tous les détails de la halakha ont été donnés à Moïse au Sinaï.



Sifra Béhoukotaï chapitre 8
Voici les décrets, les lois sociales et les « Torah ». Les décrets ce sont les midrashim, les lois ce sont les lois rituelles, les Torah, cela t’apprend que deux Torah ont été donné à Israël, l’une écrite et l’autre orale. Rabbi Aquiba demande : est-ce que seulement deux Torah ont été données à Israël ? Mais de nombreuses Torah ont été données, comme il est dit : « voici la Torah de l’holocauste », « voici la Torah de l’offrande », « voici la Torah du sacrifice de culpabilité », « voici la Torah du sacrifice pacifique », « voici la Torah de l’homme qui meurt dans la tente », que l’Eternel donna entre Lui et les enfants d’Israël et Moïse mérita d’être l’émissaire entre Israël et leur père céleste. « Au mont Sinaï, par la main de Moïse » : cela t’apprend que la Torah a été donnée avec ses lois, ses détails et ses commentaires par Moïse au Sinaï.



                     "Elle n’est plus dans le ciel"


Le Deutéronome, dernier discours de Moïse, pose des bases essentielles de la foi hébraïque, notamment le
principe de la Révélation. Dès lors tout a été dit à Moïse. Les autres prophètes ne révéleront pas une seconde Torah mais viendront éclairer le texte de l’exigence éthique.



Pour le judaïsme, il n’y a qu’un seul prophète pour recevoir la Torah. Tout prophète postérieur qui remettrait en cause ce principe ne serait qu’un faux prophète.



Deutéronome chapitre 30
13- Car cette loi que je t'impose en ce jour, elle n'est ni trop ardue pour toi, ni placée trop loin.
12-Elle n'est pas dans le ciel, pour que tu dises: "Qui montera pour nous au ciel et nous l'ira quérir, et nous la fera entendre afin que nous l'observions?"
13- Elle n'est pas non plus au delà de l'océan, pour que tu dises: "Qui traversera pour nous l'océan et nous l'ira quérir, et nous la fera entendre afin que nous l'observions?"
14- Non, la chose est tout près de toi: tu l'as dans la bouche et dans le coeur, pour pouvoir l'observer!

Talmud traité Témoura 15 a
Rav Yéhouda dit au nom de Shmouel : 3000 lois furent oubliés lors du deuil de Moïse. Le peuple dit à Josué : « consulte Dieu », il répondit : « La Torah n’est plus dans les cieux ».

Note
Ce passage souligne que la Torah n’a été donnée qu’une fois. Josué ne peut plus recevoir de nouvelles
révélations de type mosaïque. Les lois oubliées se retrouveront par une analyse pointue de la Torah.


                   Tout a été dit à Moïse


Pour les maîtres du Talmud, toute la Torah, orale et écrite, a été remise à Moïse au mont Sinaï.
Ce que les rabbins développeront ne sont que des prolongements logiques du discours originel.


Ce que le maître enseigne a déjà été dit à Moïse au Sinaï.




Talmud de Babylone traité Bérakhoth page 5 a
Rabbi Lévi fils de Hama dit au nom de Rabbin Shimon fils de Lakish: quel sens donner au verset (Ex 24) « Et Je te donnerai les tables de pierre, et la Torah et la mitsva que J’ai écrites pour leur enseigner ». Les tables, c’est le Décalogue ; la Torah, c’est l’Ecriture ; la mitsva, c’est la Michna ; que J’ai écrites, ce sont les Prophètes et les Hagiographes ; pour leur enseigner, c’est le Talmud. Cela t’apprend que tout a été dit à Moïse au Sinaï.



La Torah traite de généralités
Pour Maïmonide, la Torah présente une loi en générale, valable en tout lieu et en tout temps.
Elle ne peut être relative à tel ou tel individu. C’est donc la tradition orale qui donnera le caractère relatif en jugeant au cas par cas.


Le Guide des Egarés troisième partie, chapitre 34
Les lois ne pourront pas s’adapter exactement aux circonstances diverses des individus et des temps, comme le traitement médical, qui, pour chaque individu en particulier, doit être conforme à son tempérament présent. Il faut au contraire que le régime légal puisse, tout en convenant à tels individus, ne pas convenir à tels autres ; car, s’il se conformait aux individus, la généralité en souffrirait, et « tu en ferais quelque chose de relatif » (Shabbath 35 b). C’est pourquoi ce que la Torah a principalement pour but est indépendant (des circonstances) de temps et de lieu ; les dispositions légales sont absolues et générales, comme il est dit : « Ô assemblée ! Il y aura une seule loi pour vous » (Nb 15, 15), et elles ont en vue que ce qui est utile généralement et dans les cas les plus fréquents, comme nous l’avons exposé.


Le Michné Torah de Maïmonide constitue l’oeuvre maîtresse de synthèse de tout le Talmud.
Dans son introduction l’auteur présente l’histoire de la Torah orale et la finalité de l’ouvrage.



Introduction
Toutes les mitsvot qui ont été données à Moïse au Sinaï, ont été données avec leur mode d’application, comme il est dit : « Je te donnerai les tables de pierre et la Torah et la mitsva. » La « Torah » désigne la Torah écrite, la « mitsva » sa modalité d’application. Et Il nous a ordonné d’accomplir la Torah à travers la mitsva. Et cette mitsva se nomme Torah orale. Moïse, notre maître, a écrit toute la Torah, de sa main, avant de mourir. Et il a donné un rouleau à chaque tribu, et un rouleau il le plaça dans l’Arche en témoignage, comme il est dit : « Prenez ce rouleau de la Torah et vous le placez… ». Quant à la mitsva qui est le mode d’application de la Torah, il ne l’a pas écrite, mais l’a ordonnée aux Anciens et à Josué et au reste d’Israël. Il est dit : « Toute la parole que Je vous ordonne, vous garderez pour accomplir. » C’est pourquoi, elle s’appelle: Torah orale.






                     La prophétie rendue muette
                     Le pouvoir absolu des sages


Les trois sources présentées ci-dessous soulignent le fait que la prophétie est close et que désormais les sages disposent de toute l’autorité pour nous révéler le contenu du message divin et que leurs révélations étaient connues par Moïse au Sinaï.


Talmud de Babylone, Traité Temoura 16a
Rav Yehouda a dit : trois mille lois ont été oubliées pendant la période de deuil de Moïse ; on a dit alors à  Josué : « interroge [le ciel] » ; il répondit : « Elle n’est pas dans le ciel […] (Deutéronome 30 :12) ; on a dit ,uelques générations plus tard, à Samuel : « interroge » ; il répondit : il est écrit dans la torah : « Voici les commandements […] » (Lévitique 27 :34) ; un prophète n’a dès lors plus le droit de modifier quoi que ce soit.

Maïmonide, introduction au commentaire de la Michna
Dieu ne nous a pas autorisé à apprendre [la loi] des prophètes mais des hakhamim ancheï hasevarot vehadeot des sages, hommes de raisonnements et de connaissances. Il n’a pas dit : « tu iras chez le prophète qui vivra en ce temps » mais « tu iras chez les prêtres-lévites et chez le juge » (Deutéronome 8 :9).

Rabenou Nissim, Drachot
Dieu a donné le pouvoir de décision aux savants de la génération et nous a ordonné de les suivre. Ainsi, il se trouve que tout ce qu’ils décident, c’est cela qui a été commandé à Moïse au Sinaï. Et même si nous pensons qu’ils ont décidé une chose contraire à la vérité et que nous le sachions par un « écho » ou par un prophète, il ne convient pas que nous nous écartions de la décision des savants.


                      Le juif est un chercheur
                      La torah est une science


Dans ce texte rare, le Rabbin Jacob Emden (1697-1776), talmudiste éminent de son époque, établit un parallèle surprenant entre le travail de recherche qui est effectué dans un domaine scientifique et celui que l’on doit faire en permanence pour progresser dans la connaissance de la torah.
Rien n’est fixé de manière définitive, tout est susceptible d’évoluer.


Rabbi Jacob Emden, Lehem Chamaïm, le Pain du Ciel, 1ère partie page 8
Egalement chez les savants, d’Edom et Ichmaël qui peinent dans les sciences physiques et mathématiques, beaucoup plus de choses ont été découvertes par les modernes, des choses que ne connaissaient pas et ne pouvaient imaginer les anciens, en dépit de ce qu’ils les ont précédés et dépassés en niveau car il reste une place à occuper pour celui qui vient après. Ce n’est pas parce qu’ils auraient eu une sagesse ou un intellect plus vigoureux, puisque l’inverse est visible, mais grâce à la facilité d’acquérir les axiomes et les fondements
premiers obtenus par le travail de ceux qui ont précédé et n’ont pas eu le temps nécessaire pour achever toute chose.
Par conséquent on ne peut se dégager par un argument fallacieux du travail [de réflexion] en se laissant séduire par le penchant qui nous en détourne, comme si c’était une faute de réfléchir à ce qu’ont dit ceux qui nous ont précédé, comme si cela revenait à manger l’arbre de la connaissance. Il est facile à qui est intelligent de reconnaître la fausseté de cette argumentation. Il ne faut pas accorder foi à ces vaines idées et savoir que c’est le rôle de l’âme de comprendre, Dieu nous l’a donnée pour différencier entre le bien et le mal, entre la
vérité et son contraire […], pour appliquer notre réflexion aux paroles de sa torah



                Une révélation permanente


Dans ce texte étonnant, le Rabbin Meir Gabbaï (1480-1540), cabaliste de renom, compare la Torah à une source qui coule en permanence et affirme ainsi le caractère continu de la révélation.
Cependant toute nouveauté se rattache à cette voix qui s’est fait entendre au Sinaï.


Rabbi Meir Gabbaï, Avodat hakodech, le service de la sainteté, 3ème partie,

La source véritable dont émanent et à partir de laquelle ont été fixées la loi écrite et la loi orale ne s’interrompt pas, elle coule en permanence […] Cette grande voix ne s’arrête pas, toujours elle résonne dans son éternité. Tout ce que nous ont enseigné les prophètes et les savants de toutes les générations, toutes leurs nouveautés et leurs décrets, ils les ont reçus de cette voix qui ne cesse pas. En elle sont réunies toutes les lois, décisions et instructions et toutes les nouveautés qui apparaîtront dans l’avenir […] Toutes les nouveautés formulées par les savants de toutes les générations, c’est de cette voix du Sinaï qu’ils les ont reçues.

akadem
Traduction : Philippe Haddad

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